jeudi 24 mars 2011

LES RACINES BANTOUES DU LATIN.

Il a suffi de quatre mots, Kounta Kinté / Kambi Bolongo, pour qu'un descendant d'esclave noir
américain ( Alex Haley, auteur du best seller Roots ) retrouve ses racines en Afrique profonde deux siècles après l'arrachement de son ancêtre de sa terre natale ( la Gambie ).

C'est dire l'importance de la linguistique lorsqu'il s'agit de retrouver sa vraie identité. Ainsi des mots tels que " passion, salaire, élégance, monde, sacré, verve, samedi, lumière, école, colonie " découvrent, dans ce livre d'une remarquable érudition, leur origine africaine, via l'Orient ancien, le latin n'en ayant été que le vecteur dans la culture européenne.

"Bantou" est le terme générique choisi par l'auteur pour désigner près d'un millier d'idiomes parlés par 130 millions d'âmes peuplant le tiers de l'Afrique, sur un territoire s'étendant du Bénin à l'Afrique du sud. Dans ce livre , trois langues se posent en ambassadrices du bantou :
le Kikongo ( langue de l'auteur )
le Lingala
et le Swahili

Un savant français, François de Chasseboeuf, Comte de Volney, découvrant la négritude de l'Egypte au début du XIX ème siècle s'émerveille en ces termes :

" Quel sujet de méditation, de voir la barbarie et l'ignorance des Coptes, issus de l'alliance du génie profond des Egyptiens, et de l'esprit brillant des Grecs, de penser que cette race d'hommes noirs, aujourd'hui notre esclave et l'objet de notre mépris, est celle-là même à qui nous devons nos arts, nos sciences et jusqu'à l'usage de la parole..."

L'auteur a pris Volney au mot, c'est le cas de le dire, en apportant la preuve que l'Européen parle Africain sans le savoir.



Ainsi, Melo Nzeyitu Josias , l'auteur, défend la thèse selon laquelle le latin aurait puisé dans le lexique des langues bantoues, comme le Kongo. Le latin étant une langue morte, il explique qu’il élimine par là l’hypothèse que l’échange se soit fait au moment de la colonisation.

Selon lui, Lingua en latin et ndinga en kongo (les deux mots signifiant langue) sont des mots apparentés . Cet emprunt se serait effectué il y a très longtemps quand les Africains parlant le Bantou habitaient « dans des régions où se trouvaient les ancêtres des romains qu’on appelait les étrusques ». Sa thèse s'appuie sur des recherches savantes attestant d'une présence noire à cette époque (des siècles avant Jésus Christ) en Mésopotamie.

Il est aussi l'auteur du livre Jésus Christ l'Africain.

Les racines bantoues du latin (vendu 15 euros) à la librairie de l'Unesco, 7 place de Fontenoy à Paris.