Au XIXème siècle, l'Italie réalise qu'elle n'a pas de colonies à l'instar de la France, l'Angleterre et L'Espagne. Elle décide alors de prendre d'assaut l'est de l'Afrique et en 1896 d'envoyer des soldats en Erythrée dans le but de repousser les troupes de Menelik II ( Négus ). En janvier 1896 un nouveau navire, chargé à son bord de colons et de soldats, débarque dans la colonie italienne d’Erythrée . Dans cette terre inconnue et " nouvelle ", chaque personnages arrivent avec une motivation différente, il y a ceux qui veulent en faire un Jardin d'Eden, ceux qui n'ont pas eu le choix, ceux qui fuient la misère ou d'autres soucis, ceux qui poursuivent des suspects et les fanatiques qui veulent mourir en héros,...
Sur place les rapports entre les colons et les autochtones ne seront pas les mêmes; pour certains la population locale ne representera qu'un matériel vivant à exploiter alors que certains colons chercheront à avoir des contacts plus humains avec eux, certains se mettront en ménage avec des femmes du pays en oubliant leurs épouses officielles restées en Italie.
La huitième vibration nous depeint une vision féroce de l'humanité avec un peu d'ironie, on passe d'un personnage à l'autre, d'une trame à une autre, d'un amour à un autre, pour arriver à la chute du roman : la bataille historique d'Adoua, la première défaite d'une armée européenne face à des troupes africaines. Une bataille sanglante qui clot le livre, chroniques d'une colonie perdue, ce roman d'aventure, historique et d'amour écrit par le maître du polar italien. Passionnant !
" Regarde où tu mets les pieds, ô étranger impur, celle-ci est la terre de la huitième vibration. " - extrait d'un poème de l'ethiopien Tsegaye Gabre Medhin, qui a inspiré l'auteur.
Carlo Lucarelli traduit de l'italien par Serge Quadruppani, LA HUITIEME VIBRATION, Edition Métailié, 414 p., 22 euros.